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Français en Wallonie et langues africaines en Afrique

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Existe-t-il une cohérence dans la démarche de l'asbl Mabiki qui travaille d'une part dans la promotion de l'apprentissage du français en Wallonie pour les expatriés subsahariens et d'autre part dans celle des langues africaines comme langue d'enseignement en Afrique ?

Cette question nous est souvent posée par deux types de personnes : ceux qui pensent que vouloir remplacer les langues d'enseignement en Afrique est une attaque contre les Etats européens et ceux qui pensent que : amener les expatriés Africains à la maîtrise la langue parlée dans leur société d'accueil revient à les assimiler et à effacer leur culture d'origine.

Dans le chef de notre approche au sein de l'asbl Mabiki par contre, les deux actions sont cohérentes dans la mesure où ce qui nous intéresse c'est doter les personnes africaines des outils qui leur permettent d'assumer pleinement leur rôle de citoyen dans la société dans laquelle elles vivent.

Et pour cela, pensons-nous, la langue est un véhicule important qui permet à chaque personne de communiquer avec la société.

Un enfant sénégalais de Dakar qui parle dans sa vie quotidienne le wolof, est appelé à s'instruire dans cette langue. Ceci n'a rien de révolutionnaire. C'est de la pédagogie de base qui ne demande pas un diplôme quelconque en sciences de l'éducation.

Cette personne pourra participer à tous les débats de sa société en wolof, il ne sera pas déboussolé. Le professeur d'université de Dakar ne viendra pas lui parler dans une langue qu'il ne comprend pas.

Ce professeur d'université ou le politicien est appelé à lui expliquer, en wolof, le concept de réajustement des termes structuraux pour les économies africaines. C'est du droit d'exercer la citoyenneté que nous pensons que les enseignements en Afrique doivent se faire dans les langues africaines.

Il appartient aux instruis africains de doter leurs langues des terminologies conséquentes. C'est ce que font les instruis de partout dans le monde. Ou on est compétent ou ne l'est pas.

Un expatrié subsaharien qui arrive en Wallonie a besoin de comprendre tous les enjeux de sa société d'accueil afin qu'il participe pleinement dans la vie sociale, politique, économique et culturelle.

Comment pourra-t-il le faire s'il ne maîtrise pas la langue de ladite société. Maîtrisant le français et connaissant la situation de son pays d'origine, personne ne viendra la lui décrire à sa place.

En maîtrisant le français, il sera aussi en mesure de donner son point de vue sur les faits du vivre ensemble. Il assumera son rôle dans la société d'accueil.

C'est lui qui expliquera aux Belges que l'Afrique est grande et fait près de 400 fois le territoire belge et parler de l'accent africain, il faudrait que le belge qui le demande puisse établir si l'accent belge est celui d'Anvers, de Liège, de Charleroi, de Bruxelles ou de Gand ?

La démarche donc de Mabiki est cohérente dans la mesure ou l'intégration citoyenne est au cœur de notre action en Belgique ou en Afrique.


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