Dès les premières heures de l'émigration africaine vers l'Europe, on a noté un mouvement de retour. Ceci veut dire que parmi les Africains qui venaient habiter l'Europe, une partie rentrait en Afrique quelques temps après leur arrivée.
Ils repartaient souvent au pays d'origine mais ils pouvaient aussi repartir vers un autre pays africain.
Dans le groupe de gens qui rentraient s'installer en Afrique, on trouvait en grande partie ceux qui sont venus en Europe pour des raisons d'études. Ensuite il y a ceux qui sont venus pour des motifs politiques – surtout ceux qui exercent le métier de politicien.
L'expatriation en grand nombre vers l'Europe a débuté dans les années 1980. À ces deux groupes de personnes qui rentraient, on commençait donc à observer aussi le retour de ceux qui sont venus pour des motifs économiques, après un temps, ils estimaient qu'il était temps de rentrer en Afrique.
Entre-temps un phénomène sociologique normal continuait son cours normal. Parmi ces expatriés africains des années 80 (les demandeurs d'asiles, les étudiants, les politiciens, les artistes, etc.) qui se sont installés de façon permanente en Europe, cette période correspond aussi à la période où ils commencent à fonder des familles.
Ces enfants de première génération atteignent aujourd'hui la trentaine et parmi eux, on trouve de plus en plus des personnes, d'une part suffisamment formées et d'autre part affirmant sans aucun complexe leur identité africaine.
On note ce dernier temps dans le chef de ces expatriés de la deuxième génération, une tendance croissante vers ce qu'on pourrait appeler la repatriation
en parallèle avec l'expatriation.
Nous observons donc un nombre croissant de ceux qui rentrent en Afrique, aussi bien les repat
de première génération (venus en Europe étant déjà adultes) que les repat
de deuxième génération qui. Plusieurs médecins, informaticiens, juristes, restaurateurs, coiffeurs et divers autres personnes qualifiées (universitaires ou pas) sont en train de rentrer s'installer en Afrique.
Il ne s'agit pas du retour vers le paradis mais d'une ferme conviction et volonté de monter un projet professionnel dans un espace en pleine progression.
Il est donc conseillé à ceux qui rentrent de ne pas se limiter à des considérations affectives mais de se doter d'une ferme volonté d'entrepreneur. Cela suppose que l'on doit s'attendre à des difficultés quotidiennes, à une machine administrative fonctionnant différemment de celle connue en Europe.
Il ne faut pas non plus arriver en Afrique avec cet orgueil de quelqu'un qui vient d'un pays industrialisé et qui regarde les autochtones de haut. Il faut apprendre comment le monde du travail et de l'économie fonctionne.
D'un côté apporter l'expertise apprise dans un environnement industrialisé et de l'autre côté apprendre le mécanisme local du fonctionnement.