Mohly N'Kany Patience, Aide Familiale

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Mohly N'Kany Patience, Aide Familiale

Mohly nkany

Mohly N'Kany Patience a reçu Bienvenu Sene Mongaba chez elle à Liedekerke en Flandres. Elle est Aide familiale. Mariée à Michel Awete Dongo, ils ont quatre enfants : Landry, Hans, Henriette et Augusta.

Tanga na Lingala

« J'aime aider les gens et être à leur écoute. Voilà pourquoi je suis contente de mon travail d'Aide familiale. »

BSM. Bonjour madame. Dites-nous, qu'est-ce que vous faites comme travail?

MP. Je suis Aide familiale. C'est aider et apporter certains soins aux usagers chez eux. Par exemple, les personnes âgées, les familles nombreuses ou les convalescents qui ont besoin d'aide.

BSM. Où travaillez-vous ?

MP. Je travaille à Bruxelles au sein de l'asbl ASD. Au siège, nous nous réunissons une fois par semaine. Nous obtenons le programme de la quinzaine. On nous fait aussi une présentation des personnes chez qui nous irons travailler. Nous faisons aussi part de nos expériences (bonnes ou mauvaises) sur le terrain.

BSM. En quoi consiste cette aide ?

MP. Par exemple faire des courses, des démarches administratives (communes, eau, électricité, etc.) ; accompagner ces personnes aux rendez-vous chez le médecin, l'avocat ou l'assistant social. Nous faisons aussi le ménage, la cuisine, le nettoyage, le rangement. Parfois pour des personnes âgées ou des convalescents, donner le bain. Pour des personnes seules, souvent c'est l'écoute. Elles ont envie de parler. Tu t'assois et tu l'écoute. Tu peux aussi lui donner quelques conseils ou lui remonter le moral.

BSM. Vous vous plaisez dans ce travail?

MP. Oui. L'horaire du travail est fixe. Je commence à 8 h 30 jusqu'à 16 h 30. Après, j'ai le temps de m'occuper de mon ménage. Depuis mon enfance, mon souhait était de travailler dans le secteur d'apporter de l'aide aux gens. Je pensais devenir médecin ou infirmière ou une paramédicale. Je n'ai plus suivis ce chemin par après. J'ai sauté directement sur l'occasion d'apprendre ce métier quand elle s'est présentée. Réconforter les gens. Quelqu'un qui a des soucis ou un solitaire va se confier à toi. J'aime réconforter les gens, les encourager.

BSM. Comment avez-vous fait pour connaître ce métier ?

MP. J'ai suivi une formation de dix mois au CEFOR de Schaerbeek. De février à décembre 1999. Toute la journée du lundi au vendredi.

BSM. Quelles matières appreniez-vous ?

MP. L'anatomie, la psychologie, le droit, l'institution sociale, la couture, la cuisine, etc. Il fallait aussi faire les stages dans des maisons de repos, des crèches ou dans des familles. Il y avait une sélection avant de commencer puisqu'il y avait beaucoup de candidats. A l'ORBEM, tu rencontres un psychologue. Il vérifie l'adéquation entre ton caractère et le travail. Après vient un examen écrit pour évaluer si tes connaissances te permettront de suivre la formation. Enfin vient l'entretien avec la direction. Ils ont retenu 25 sur les 150 candidats que nous étions au départ.

BSM. Pourquoi ?

MP. C'est un travail qui nécessite une maîtrise de soi et avoir un certain niveau d'instruction. Par exemple, il faut être à mesure de comprendre la lettre de l'huissier ou de l'administration publique. Être aussi à mesure de l'expliquer à l'intéressé.

BSM. Comment avez-vous appris l'existence de cette formation ?

MP. Je l'ai apprise par une copine, Pierrette, la femme de Pierre de Berchem. Mais là où Pierrette m'avait envoyée, c'était pour la remise à niveau avant de postuler comme aide familiale. Ils m'ont dit que vu mon niveau, je ferais mieux d'entamer directement la formation proprement dite. C'est ainsi qu'ils m'ont donné l'adresse du CEFOR. Je suis partie directement m'inscrire au CEFOR.

BSM. Que faisiez-vous avant cette formation ?

MP. J'ai terminé mes études secondaires puis j'ai travaillé dans une agence de douane à Kinshasa. Je suis arrivée en Belgique en 1993. Il n'y avait pas moyen de travailler parce que je n'avais pas des papiers. J'étais au CPAS avec la paperasse que l'Office des étrangers délivre. En 1996, j'ai obtenu la carte orange. Je suis allé chercher le permis de travail à l'ORBEM. Là aussi des allers-retours ne manquent pas. Puis j'ai commencé à chercher du travail. Que vais-je faire ? Avec quelle qualification ? Cela me demandait d'entamer une formation. Et comme entre-temps je suis tombée enceinte d'Henriette, j'ai postposé la recherche. Après l'accouchement en 1997, je me suis remise à la recherche jusqu'en 1999 quand j'ai commencé cette formation.

BSM. S'il faut faire la comparaison entre l'époque de votre arrivée en Belgique et maintenant. En matière d'emploi, comment le trouvez- vous ?

MP. Aujourd'hui, il y a quand même plus d'ouverture qu'à l'époque. C'est encore timide mais ça vient. Il faut se battre. Je vois d'autres amies qui sont restées au CPAS trouvent des emplois même dans le cadre de l'article 60 par exemple. A cette époque, il n'y en avait pas.

BSM. Quel conseil donneriez-vous à d'autres frères et sœurs?

MP. A ceux qui ont des papiers, qu'ils ne les fassent pas moisir. Tu peux travailler si tu as une qualification. Si tu ne l'as pas, mieux vaut suivre une formation. Il y a des diverses formations en rapport avec tes souhaits et tes capacités. J'ai obtenu mon job pendant la période de stage. Une place de remplacement s'est libérée. Des contrats à durée déterminée, je suis arrivée à un contrat à durée indéterminée. Parce qu'ils ont apprécié mes prestations. Il y a aussi des travaux qui ne nécessitent pas de formation, mais c'est de plus en plus rare. A ceux qui n'ont pas de papiers, il faut persévérer. Se battre de toutes les façons pour les obtenir. Sans papiers, c'est difficile de trouver du travail. J'ai fait environ cinq ans avant d'obtenir la carte orange. Persévérance jusqu'à ce que ça aboutira.

BSM. Nous vous remercions pour votre accueil et pour votre témoignage en ce qui concerne votre parcours professionnel.

MP. Je vous remercie aussi. Continuez dans ce travail de sensibilisation des gens de notre communauté en ce qui concerne la recherche d'emploi.

Propos recueilli par Bienvenu Sene Mongaba


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