Plusieurs d'entre vous me font part de leur envie de lire des livres écrits en lingala mais au même moment, de leurs difficultés à lire le lingala.
La première chose qu'il faut garder à l'esprit est celle-ci : on apprend à lire. Quelle que soit la langue, on apprend à la lire.
Le lingala n'y échappe pas même si vous êtes Kinois ou Brazzavillois ya kati, ou natif du grand Équateur ou de la grande Orientale.
Le français que vous êtes en train de lire maintenant, ça vous a pris au minimum 6 ans de pratique à l'école primaire. Même les Français nés en France et qui n'en sont jamais sortis, ont dû consacré 5 ans d'école primaire pour pouvoir lire aisément le français.
Donc soyez patient envers vous-même et humble face au lingala. Soyez dans la disposition d'apprendre. Parler peut s'apprendre dans le tas mais savoir lire exige de la méthode.
Deuxièmement, comme le lingala s'écrit pour le moment en alphabet latin et que vous savez déjà à lire cet alphabet, vous avez déjà fait la moitié du parcours pour pouvoir lire lingala.
Comment s'habituer à lire un long texte en lingala?
Vous êtes habitué au mot maison
. Vous avez vu ce mot des milliers de fois dans votre vie, dans des polices aussi diverses que des calligraphies diverses. Vous ne faites plus comme quand vous étiez en 1ère primaire où vous devriez lire :
m-a-i ... me-s-o-n... mezon.
La graphie maison
est devenue comme une image dans votre esprit. vous le liez d'un trait.
Donnez-vous du temps pour que la graphie ndako
devienne aussi une image dans votre esprit. Ça ira plus vite comme vous êtes déjà lecteur des lettres latines.
Essayez de lire de petits textes de 100 mots à haute voix. Pourquoi faire de la lecture à haute voix ?
1) La lecture à haute voix vous permet de comprendre ce que vous lisez. Rappelez-vous, c'est la lecture à haute voix que l'on faisiez en 1ère et 2ème primaire. La lecture silencieuse débute souvent en troisième primaire, voire même en 4ème.
2) La lecture à haute voix vous permet d'identifier le contexte.
Le lingala est une langue à tons. Il y a le ton haut et le ton bas.
Kòkòmà (écrire), kòkómà (arriver, devenir).
En lisant par exemple boma moto
.
Bòmá mòtò
(tue l'humain)
est bien différent de
bòmá mótò
(éteins le feu).
Comme on ne marque pas les tons dans des textes lingala, la lecture à haute voix vous permet vite de trouver le contexte qui convient.
PAR EXEMPLE :
Aboyaki na ye mindondo. Alobi na ngai : boma moto
.
soki namitikaki, nalingaki kokufa. namilebeli : boma moto
.
Une fois que vous serez habitué à la lecture à haute voix, la lecture silencieuse suivra facilement.
Où trouver des textes lingala à lire?
Il y a nos sites internet
Il y a la page Facebook https://www.facebook.com/monokoLingala/
Il y a des pages internet qui proposent des lyrics des chansons (le seul hic, souvent c'est mal écrit).
Pour des gens qui n'ont pas de problèmes philosophiques avec le christianisme, il y a par exemple les sites de témoins de Jéhovah ou celui des gens de Branham qui proposent des textes bien écrits.
Il y a aussi le site de Voix d'Amérique qui propose des textes biens structurés.
Vous pouvez aussi taper sur Google un bout de phrases 4 ou 5 mots en lingala, vous tombez sur une page au hasard en lingala.
Enfin, sur notre site www.mabiki.net
Notre série MUTOS est un bon début pour vous habituer à lire le lingala. Ensuite nos romans en lingala peuvent vous aider.
Ne cherchez pas à lire à la même vitesse que vous lisez le français.
Commencez avec des textes de 30 à 50 mots (5 à 10 phrases).
Natobeli bino botangi bolamu.