L’EXPLOSION DU NOMBRE D’ETUDIANTS AU CPAS - Pourquoi ?
En ce mois d’août 2018, à une époque où nos enfants se préparent à se choisir un futur après le bac, Maxime Mori, Président de la Fédération Etudiante Francophone, fait un constat alarmant dans son interview avec La Dernière Heure : le nombre d’étudiants au CPAS n’arrête pas d’augmenter.
Concrètement, en 2017, plus de 30 000 étudiants du supérieur se sont retrouvés dans l’obligation de demander une aide pour vivre tout en faisant des études. Dans ce nombre, 15 000 environ sont des étudiants wallons, tandis que Bruxelles en dénombre 9 000 et la Flandre plus de 6 000.
Une recherche d’archive brosse un sombre tableau : des titres de ce genre n’arrêtent pas de noircir les colonnes des journaux belges depuis au moins 2012. Pour donner une idée de la gravité du problème, les étudiants belges au CPAS n’étaient que près de 3 500 au total en 2002 ! La crise semble donc avoir frappé fort dans les ménages de Belgique.
En effet, d’après la Fédération Etudiante, la famille connait de plus en plus de difficultés à assurer les coûts liés à une année académique, s’élevant, dans les estimations, entre 8 000 et 12 000 euros. Cela vous parait excessif ? Nous savons qu’un minerval universitaire se situe actuellement autour de 900 euros, mais cela est sans compter les livres et autres frais de syllabus, l’alimentation, le transport, le logement… Des coûts, ceux-ci, qui montent sans cesse chaque année.
Face à des frais de cette envergure, pèse en revanche la progression de la pauvreté en Belgique. Si l’on jette un coup d’œil aux statistiques du Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale, qui ne tient pas compte dans son calcul des personnes sans abri, des personnes en séjour illégal et des ménages collectifs (homes, institutions religieuses…), 15,9 % de la population belge connaissent un risque de pauvreté si on se base sur le revenu, et 5,1 % de la population souffrent de privation matérielle grave. La valeur de l'indicateur européen 'risque de pauvreté ou exclusion sociale' pour la Belgique s'élève donc à 20,3 %.